HALIDA BOUGHRIET - Mémoire dans l’oubli 1.

Du 12 au 18 février - Galerie Claude Lemand

  • Halida BOUGHRIET, Mémoire dans l’oubli 1.

    Mémoire dans l'oubli 1, 2010-2011. Photographie originale. Tirage Lambda contrecollé sur Dibond, 120 x 180 cm. Encadrée. Signée et numérotée par l’artiste. Edition de 5 + 2 EA. © Halida Boughriet. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

Halida BOUGHRIET, Mémoire dans l’oubli, 2010-2011.

Présentation par Emilie Goudal

- Née en 1980 à Lens, diplo­mée de l’École des Beaux-arts de Paris - for­ma­tion qu’elle conso­lide par une expé­rience new-yor­kaise à la School of Visual Arts, sec­tion Cinéma -, Halida Boughriet est une artiste de cita­tions, s’ins­cri­vant dans une généa­lo­gie riche­ment réfé­ren­cée de l’his­toire de l’art occi­den­tale. Elle en décons­truit et détourne la vio­lence sociale et l’assi­gna­tion visuelle, dans une action per­for­ma­tive de (re)défi­ni­tion avec et contre l’image ; une démar­che dont le pen­dant fémi­nin de la série Mémoire dans l’oubli (2010-2011) est l’une des plus sen­si­bles illus­tra­tions.

- Le gyné­cée fac­tice et cré­pus­cu­laire de Mémoire dans l’oubli est une évidente réfé­rence aux Femmes d’Alger immor­ta­li­sées par Delacroix, et plus lar­ge­ment aux oda­lis­ques de la pein­ture et de la pho­to­gra­phie orien­ta­lis­tes.

« Ces pho­to­gra­phies, expli­que l’artiste, font partie d’une série de por­traits de veuves ayant subi les vio­len­ces de la guerre en Algérie. Ces femmes, dont les por­traits repré­sen­tent une mémoire col­lec­tive, en sont les der­niers témoins. Cependant, quand on évoque la guerre en Algérie, on ne pense jamais à ces femmes, parce que ni l’his­toire offi­cielle ni l’ima­gi­na­tion popu­laire de la guerre ne les inclut ou très peu. (…) Cette série a contri­bué à les réin­té­grer comme une part impor­tante de l’his­toire, elle cons­ti­tue aujourd’hui des archi­ves. De plus, je les ai trans­for­mées en sujet pho­to­gra­phi­que, en réap­pro­priant la sur­face de l’image. »

Ces femmes âgées, mon­trées dans le confi­ne­ment d’un inté­rieur domes­ti­que, dont le savoir mémo­riel est maté­ria­lisé par la lumière nim­bant les contours de leurs visa­ges, sem­blent ici dans l’attente d’être ani­mées, avant que le temps n’enferme à tout jamais une parole restée dans l’anti­cham­bre de l’his­toire.

Copyright © Galerie Claude Lemand 2012.

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