GAZA. Nous condamnons la politique de destruction menée par ISRAËL.

Du 4 au 18 mai - Mediapart - Galerie Claude Lemand

  • CHOUKINI, Petit Prince. Enfant de Gaza.

    Petit Prince. Enfant de Gaza, 2010. Bronze original, 120 x 52 x 34 cm. Signé et numéroté. Edition de 6 + AP. Claude Lemand Editeur d'Art, Paris. © Chaouki Choukini. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • GAZA, Une habitante pleure la mort d’un proche, le 28 avril 2025.

    Une habitante de la bande de Gaza pleure en tenant la chaussure tachée de sang d’un proche, tué lors d’une frappe israélienne, à l’hôpital Al-Shifa de la ville de Gaza, le 28 avril 2025. © Photo Omar Al-Qattaa - AFP

GAZA. Appel à condam­ner la poli­ti­que de des­truc­tion menée par Israël.

Dans une tri­bune confiée à Mediapart, quatre femmes appel­lent la France et l’Europe à « dire non à la poli­ti­que de la des­truc­tion » menée par Israël : la Prix Nobel de lit­té­ra­ture Annie Ernaux, l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, l’his­to­rienne franco-tuni­sienne Sophie Bessis et la roman­cière liba­naise Dominique Eddé.
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L’État d’Israël - gou­verné par son extrême droite - est en train d’exter­mi­ner un peuple et de dépe­cer le Moyen-Orient. Ni l’assas­si­nat de plus de deux cents jour­na­lis­tes pales­ti­niens, ni l’inter­dic­tion des médias étrangers sur les lieux du crime, ni l’auto­cen­sure sys­té­ma­ti­que de la ma-jorité des médias occi­den­taux, n’auront suffi à fil­trer l’hor­reur.

Heure après heure, les bombes tom­bent par­tout à Gaza. Des famil­les entiè­res sont déci­mées, les hôpi­taux sont hors ser­vice dans leur pres­que tota­lité, les enfants ampu­tés sans anes­thé­sie, les tentes de deuil sont brû­lées, les gens qui cou­rent au secours des bles­sés sont tués à bout por­tant, les sur­vi­vants condam­nés à ne pou­voir récu­pé­rer les cada­vres de leurs pro­ches, un navire chargé d’aide pour Gaza visé par des drones israé­liens au large de Malte… Toute pré­cau­tion de lan­gage relève désor­mais de la cécité volon­taire.

Pendant ce temps, le régime israé­lien occupe le Golan et le Liban-Sud. Depuis le 27 novem­bre 2024, il a violé le cessez-le-feu au Liban à 1 500 repri­ses. La Syrie, à peine déli­vrée d’un demi-siècle de tyran­nie san­glante, a enduré la des­truc­tion de son armée par Tsahal sans que per­sonne ne pipe mot. Les forces aérien­nes israé­lien­nes ont atta­qué la Syrie près d’un mil­lier de fois. Le nou-veau régime syrien est donc privé par son voisin israé­lien des moyens d’ins­tal­ler son auto­rité.
La prise en otage de la popu­la­tion syrienne druze par Israël ajoute au chaos sa pièce de sabo-tage. « Il n’y a pas de “mas­sa­cres de Druzes” mais des heurts inter­com­mu­nau­tai­res que tente de conte­nir le nou­veau gou­ver­ne­ment », écrit l’ancien ambas­sa­deur de France Gérard Araud. Ce fai­sant, Israël peau­fine son plan de dépe­çage de la région. Il ne s’agit plus ici d’anti­ci­pa­tions ni d’hypo­thè­ses. Il s’agit d’obser­va­tions, de cons­tats, de faits.

Si les res­pon­sa­bles poli­ti­ques euro­péens conti­nuent à atten­dre - et à atten­dre quoi ? -, s’ils ne se lèvent pas en res­pon­sa­bi­lité et en dignité pour appli­quer des sanc­tions contre Israël et rompre leurs rela­tions avec ce régime incen­diaire, ils figu­re­ront au nombre des accu­sés devant l’his­toire. Plus grave : ils inva­li­de­ront le prin­cipe même de l’Europe, ils cosi­gne­ront la fin de la démo­cra­tie, le triom­phe du fas­cisme.

Rappelons qu’une tren­taine de pays sont visés par des sanc­tions de l’Union euro­péenne, notam­ment pour de graves vio­la­tions des droits de l’homme. Le cadre juri­di­que de mesu­res sanc­tion­nant la poli­ti­que de ter­reur exer­cée par Israël existe. Reste à l’appli­quer.

« L’objec­tif est mani­fes­te­ment de créer les condi­tions pour mener à bien la plus grande opé­ra­tion d’épuration eth­ni­que depuis la fin de la Seconde Guerre mon­diale », écrit Josep Borrell, ancien haut repré­sen­tant de l’Union euro­péenne pour les affai­res étrangères. Il plaide pour le retour de toute urgence au droit inter­na­tio­nal, le recours aux leviers d’action contre Israël, le refus du « fait accom­pli ». Or s’agis­sant de « fait accom­pli », s’il est un pou­voir qui soit imbat­ta­ble en termes de déci­sions uni­la­té­ra­les, impo­sées par la force, c’est bien Israël.

Que la France et l’Europe se por­tent au secours d’elles-mêmes en disant NON, clai­re­ment et enfin NON, à cette poli­ti­que de la des­truc­tion.

Sophie Bessis, Dominique Eddé, Annie Ernaux et Christiane Taubira

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