DISLOCATIONS. Exposition de 15 artistes au Palais de Tokyo.

Du 15 février au 30 mars - Palais de Tokyo, Paris.

  • Bissane ALCHARIF, Pianola.

    Pianola, 2022-2023. Trente autoportraits peints sur papier, chacun 28 x 38 cm. Musée de l’Institut du monde arabe, Paris. Donation Claude & France Lemand. © Bissane Al-Charif. Photo Antoine Aphesbero. Palais de Tokyo, Paris.

DISLOCATIONS. Exposition de 15 artis­tes au Palais de Tokyo.

Commissaires : Marie-Laure Bernadac et Daria de Beauvais.
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Exposition du 15 février au 30 juin 2024
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L’expo­si­tion "Dislocations" réunit quinze artis­tes de géné­ra­tions et d’ori­gi­nes dif­fé­ren­tes (Afghanistan, France, Irak, Iran, Liban, Libye, Myanmar, Palestine, Syrie, Ukraine), dont le tra­vail est marqué ou informé par l’expé­rience de l’exil, du déchi­re­ment entre l’ici et l’ailleurs, entre le passé et le pré­sent : Majd Abdel Hamid, Rada Akbar, Bissane Al Charif, Ali Arkady, Cathryn Boch, Tirdad Hashemi, Fati Khademi, Sara Kontar, Nge Lay, Randa Maddah, May Murad, Armineh Negahdari, Hadi Rahnaward, Maha Yammine, Misha Zavalniy.

Leurs pra­ti­ques convo­quent savoir-faire ances­traux et tech­no­lo­gies contem­po­rai­nes, gestes hum­bles et maté­riaux pau­vres. Il s’agit de rendre hom­mage à la néces­sité vitale et à l’inten­sité de la créa­tion artis­ti­que à tra­vers des récits frag­men­tés croi­sant dépla­ce­ment, empri­son­ne­ment, guerre, mais aussi rési­lience et répa­ra­tion. À une époque où l’actua­lité géo­po­li­ti­que inter­na­tio­nale est un palimp­seste de temps et d’espa­ces en crise, les artis­tes peu­vent appa­raî­tre comme des vigies, atten­ti­ves aux sou­bre­sauts du monde et aux mou­ve­ments de la société qui sont autant d’ondes tel­lu­ri­ques. Être une vigie, c’est être témoin de son temps, déployer la puis­sance de son ima­gi­naire en explo­rant les réa­li­tés socia­les et poli­ti­ques d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
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Bisane AL CHARIF (Paris, 1977 - Palestine-Syrie-France)

Bissane Al-Charif a étudié l’archi­tec­ture à l’Université de Damas et la scé­no­gra­hie à l’Ecole natio­nale supé­rieure d’archi­tec­ture de Nantes, avant d’enta­mer une car­rière de scé­no­gra­phe pour le cinéma, le théâ­tre et l’opéra. Après son départ de Syrie en 2013, elle déve­loppe en paral­lèle une œuvre plus per­son­nelle (des­sins, ins­tal­la­tions et vidéos), en lien avec la par­ti­cu­la­rité de son par­cours, fait de rup­tu­res et de recom­men­ce­ments, cen­trée sur la ques­tion de la mémoire indi­vi­duelle et col­lec­tive. Elle ancre sa recher­che dans le réel, à partir de témoi­gna­ges ou de maté­riaux docu­men­tai­res, tout en inter­ro­geant les formes et pra­ti­ques artis­ti­ques elles-mêmes.

L’artiste a réa­lisé une série de trente auto­por­traits sur papier à piano méca­ni­que, inti­tu­lée Pianola. Ces des­sins appa­rais­sent comme un jour­nal intime ou ene car­to­gra­phie émotionnelle. L’ouïe, la vue, la parole, sont régu­liè­re­ment obs­truées – notam­ment par des fruits et des vénég­taux – comme si témoi­gner était de la plus grande dif­fi­culté. Ailleurs, les yeux sont grand ouverts, comme si ne rien rater des sou­bre­sauts du monde était au contraire de la plus haute impor­tance. Des termes musi­caux tam­pon­nés à plu­sieurs repri­ses, tels que « solo » ou « adagio, ma non troppo » (lent, mais pas trop) évoquent autant des com­po­si­tions que l’état d’esprit de l’artiste. Le vert, sym­bole d’espoir, est la cou­leur pré­do­mi­nante de cet ensem­ble.

Copyright © Galerie Claude Lemand 2012.

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