CLAUDE MOLLARD, UNE ANTHROPOLOGIE IMAGINAIRE.

Du 7 novembre 2017 au 7 janvier 2018 - Maison Européenne de la Photographie, Paris.

  • Mollard, La Princesse voilée.

    La Princesse voilée, Barra grande, Panaraiba, Brésil, 2007. Photographie originale, 120 x 80 cm. Signée et numérotée par l'artiste. Edition de 3. © Claude Mollard. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

CLAUDE MOLLARD. Les visa­ges d’avant les dieux, les Origènes.

Par Christine Buci-Glucksmann (extraits).

Que la nais­sance du visage puisse s’ins­crire et se lire dans l’élémentaire du cosmos miné­ral ou végé­tal et qu’on attei­gne là les limi­tes de l’humain, tel est le para­doxe des pho­to­gra­phies de Claude-Charles Mollard, prises de très près, dans un face-à-face qui évoque les pre­miers por­traits de l’huma­nité, Sumer ou l’Egypte. Car un visage ne se défi­nit pas par sa seule expres­si­vité natu­relle. Il se déforme, se tord, se mul­ti­plie, tra­vaillé par l’inex­pres­sif, l’hor­reur ou le fan­to­mal, dans des deve­nirs mul­ti­ples. Il n’est au fond que cette sorte de "machine abs­traite", faite de deux cavi­tés-trous pour les yeux et de "traits de visa­géité" agen­cés pour le nez ou la bouche. Il peut se défaire et se perdre jusqu’au non-visage. Si bien que, comme le disait Artaud en I947 : "le visage humain n’a pas trouvé sa face".
(...)

Car toute cette popu­la­tion d’ori­gè­nes témoi­gne d’un art à l’état sau­vage, émergeant d’une "chaos­mose" pri­mor­diale, dans une véri­ta­ble pétri­fi­ca­tion onto­lo­gi­que, qui nous contraint à repen­ser les ori­gi­nes du vivant et la nais­sance de l’art. Un véri­ta­ble voyage dans le temps, de l’immé­mo­rial astral à l’éphémère des visa­ges-fleurs, qui brouille les fron­tiè­res de l’orga­ni­que et de l’inor­ga­ni­que, dans un vis-à-vis de regards et de "por­traits de la nature" évoquant sou­vent les por­traits de l’art.

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