Chaouki CHOUKINI. Sculptures nouvelles.

Du 5 juillet au 31 août 2023 - Galerie Claude Lemand

  • CHOUKINI, May. Hommage à Gibran.

    May. Hommage à Gibran, 2023. Sculpture en chêne, 113 x 38 x 21 cm. Pièce unique. Collection privée. © Chaouki Choukini. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • CHOUKINI, Egyptologie.

    Egyptologie, 2023. Sculpture en sippo, 203 x 43 x 25 cm. Pièce unique. © Chaouki Choukini. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

CHOUKINI. Sculptures nou­vel­les.
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Thierry Savatier :
Les sculp­tu­res de Chaouki Choukini témoi­gnent de son esthé­ti­que sin­gu­lière. Abstraites, elles n’en incluent pas moins quel­ques détails miné­raux ou bio­lo­gi­ques, voire anthro­po­mor­phes ou que l’on peut inter­pré­ter comme tels (Liberté fauve). Ses cons­truc­tions for­mel­les étranges sem­blent par­fois défier les lois de l’équilibre ; elles pré­sen­tent des évidements ou des saillies inat­ten­dus qui plon­gent le spec­ta­teur dans un ima­gi­naire à la fois oni­ri­que et d’autant plus inquié­tant que la dou­ceur des sur­fa­ces impec­ca­ble­ment polies contraste avec le carac­tère par­fois sombre de l’ensem­ble (Paysage au clair de lune, 1978 ; Lieu, 1978). Lorsque l’on sait que l’artiste tra­vaille le bois ou la pierre en taille directe, on mesure sa dex­té­rité à jouer des oppo­si­tions matière/lumière pour en tirer le meilleur profit.

La spi­ri­tua­lité et la méta­phy­si­que mar­quent la plas­ti­que de ses œuvres, tout comme l’huma­nité les imprè­gne (Petit prince. Enfant de Gaza, 2010). L’artiste ne s’inter­dit pas pour autant quel­ques hom­ma­ges à l’art de ses pré­dé­ces­seurs, par­fois avec un cer­tain humour sur­réa­liste (Hommage à Breughel, 2001) ou un attrait pour l’allé­go­rie tra­gi­que, comme ce très toté­mi­que Cheval de Guernica (bois, 2010 ; bronze, 2011) dont Picasso, pas plus que du tau­reau, ne livra la sym­bo­li­que secrète, lais­sant au regar­deur sa libre inter­pré­ta­tion. Les figu­res de Chaouki Choukini, qu’elles rap­pel­lent des pay­sa­ges, voire des vues satel­li­tes (Les Environs de Damas, 2012) dans leur hori­zon­ta­lité ou qu’elles défient le ciel dans leur ver­ti­ca­lité (Li Bayrut, 2020), frap­pent par leur esthé­ti­que mini­ma­liste, sans doute héri­tée de son expé­rience japo­naise, venue com­plé­ter ses sen­si­bi­li­tés orien­ta­les et occi­den­ta­les.

Copyright © Galerie Claude Lemand 2012.

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