AZZAWI, SABRA ET SHATILA. Exposition du 11 avril au 23 septembre 2018.

Du 11 avril au 23 septembre 2018 - Musée. Institut du monde arabe.

  • Azzawi, Massacres de Sabra et Shatila 2.

    We are not seen but Corpses (The Sabra and Chatila Massacres), 1983. Portfolio de 9 estampes originales, signées et numérotées, 100 x 75 cm. Extrait de Jean Genet, Quatre heures à Chatila. Edition limitée à 60 exemplaires. © Dia Al-Azzawi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • Azzawi, Photo de l’artiste travaillant sur Sabra and Shatila Massacres.

    Photo de l'artiste dans son atelier, travaillant sur Sabra and Shatila Massacres, 1982. Photo © Dia Al-Azzawi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

AZZAWI, SABRA ET SHATILA.
Exposition du 11 avril au 16 sep­tem­bre 2018.
Musée. Institut du monde arabe.

L’Institut du monde arabe a inau­guré le 10 avril 2018 le nouvel espace d’expo­si­tion qui cons­ti­tue l’entrée de son Musée, avec un accro­chage de l’ensem­ble des plan­ches de Nous ne voyons que des cada­vres. Massacres de Sabra et Shatila (1983), œuvre his­to­ri­que et magis­trale de Dia Al-Azzawi, et les 16 séri­gra­phies du port­fo­lio Hymne du Corps. Poèmes des­si­nés pour Tall al-Zaatar (1979).

Le mas­sa­cre des civils pales­ti­niens des camps de Sabra et Shatila, per­pé­tré en sep­tem­bre 1982, avait pro­fon­dé­ment bou­le­versé Dia Al-Azzawi. L’artiste ira­kien avait d’abord des­siné dans son ate­lier de Londres son polyp­ty­que Sabra and Shatila Massacres (1982-83), tech­ni­que mixte sur papier marou­flé sur toile, 300 x 750 cm, depuis 2012 dans les col­lec­tions de la Tate Modern de Londres. Selon son habi­tude, il s’était ins­piré des photos du mas­sa­cre publiées par les télé­vi­sions et les jour­naux du monde.

Quelques mois plus tard, en jan­vier 1983, la lec­ture de Quatre heures à Chatila, récit écrit sur place par Jean Genet, qui venait d’arri­ver à Beyrouth avec Leïla Shahid et qui avait visité les camps pales­ti­niens dès le len­de­main des mas­sa­cres, sera la source des images de neuf estam­pes ori­gi­na­les (huit gra­vu­res et une litho­gra­phie, 100 x 75 cm), qu’il publiera dans un port­fo­lio, avec une page de titre et une page d’un extrait du texte de Jean Genet en édition tri­lin­gue : We are not seen but Corpses. The Sabra and Shatila Massacres - Lâ nara illa jutha­than - Nous ne voyons que des cada­vres, Londres, 1983.

« Avec Guernica, Picasso a créé un tour­nant dans mon art et dans toute l’his­toire de l’art, il a réussi à inven­ter des sym­bo­les sim­ples et expres­sifs, his­to­ri­ques et uni­ver­sels, un style conforme à nos valeurs humai­nes et mora­les de refus de tout usage de la vio­lence contre les civils, qu’aucune idéo­lo­gie ou régime poli­ti­que ne peu­vent jus­ti­fier. » (Dia Al-Azzawi, 21.01.2018. Traduit de l’arabe par Claude Lemand)

Engagé depuis sa jeu­nesse aux côtés du peuple pales­ti­nien en lutte pour sa survie et la reconquête de sa patrie, Dia Al-Azzawi avait pris l’habi­tude, depuis Septembre noir, de des­si­ner en écoutant les récits enre­gis­trés de témoins des événements ou les poèmes de Mahmoud Darwish lus par le poète lui-même.

En 1976, il avait réa­lisé une qua­ran­taine de des­sins sur le siège et la chute du Camp de Tall al-Zaatar, situé sur une col­line domi­nant Beyrouth. En jan­vier 1979, il publie un port­fo­lio de 16 séri­gra­phies Hymne du Corps. Poèmes des­si­nés pour Tall al-Zaatar. - The Body’s Anthem. - Al-Nashid Al-Jasadi, qu’il expose à Rabat puis en décem­bre à Bagdad. Il publie aussi un livre regrou­pant les poèmes de Mahmoud Darwiche, Tawfiq al-Sayegh et Tahar Ben Jelloun, en édition tri­lin­gue, illus­trés des gra­vu­res que ces poèmes lui avaient ins­pi­rées et d’un choix des des­sins de 1976.

Sabra and Shatila Massacres a été exposé dès 1983 au Koweit. En 2003, et pour la pre­mière fois en Occident, la gale­rie Claude Lemand expo­sera ce polyp­ty­que, avec les 9 estam­pes du port­fo­lio de 1983, les des­sins de 1976 sur Tall al-Zaatar et le port­fo­lio des 16 séri­gra­phies de 1979 à la Cité du Livre d’Aix-en-Provence, qui orga­ni­sait un Hommage à Mahmoud Darwiche. Le poète avait demandé à être entouré des œuvres de Dia Al-Azzawi et de celles de Rachid Koraichi. Mahmoud Darwiche avait récité ses poèmes en arabe et son tra­duc­teur et ami Elias Sanbar en avait donné la ver­sion fran­çaise, dans un réci­tal à deux voix d’une par­faite har­mo­nie. Cet ensem­ble d’œuvres sera montré à nou­veau, dans le cadre de la double rétros­pec­tive que les Musées du Qatar consa­crent à Dia Al-Azzawi en 2016-2017.

Claude Lemand
Collection Claude & France Lemand.

www.ima­rabe.org
www.musee­pi­cas­so­pa­ris.fr

- PORTFOLIO. Dia Al-Azzawi, Hymne du Corps, Londres, 1979. Portfolio de 16 séri­gra­phies sur papier, 65 x 65 cm. Collection Claude & France Lemand. © Dia Al-Azzawi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

- PORTFOLIO. Dia Al-Azzawi, The Sabra and Shatila Massacres, Londres, 1983. Portfolio de 8 gra­vu­res et 1 litho­gra­phie sur papier, 100 x 75 cm. Collection Claude & France Lemand. © Dia Al-Azzawi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

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