Dia Al-Azzawi, Peinture et Poésie

Du 17 avril au 31 mai 2013 - Espace Claude Lemand

  • AZZAWI, Al Jawahiri Verses 3

    Al Jawahiri Verses, 1989. Portfolio de lithographies originales, signées et numérotées, 65 x 50 cm. Edition de 100. © Dia Al-Azzawi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

Exposition d’un large choix d’oeu­vres ori­gi­na­les ins­pi­rées par la poésie ancienne (trois ensem­bles de des­sins : The Golden Odes 1978, Epopée de Gilgamesh 1987 et Al-Mutanabbi 1996) et quinze port­fo­lios d’estam­pes ori­gi­na­les ins­pi­rées par les poètes arabes contem­po­rains. Né à Baghdad en 1939, Dia Al-Azzawi s’est ins­tallé à Londres en 1976. La visite des musées d’Europe lui a permis de s’ouvrir aux arts de nom­breu­ses civi­li­sa­tions et de redé­cou­vrir la riche civi­li­sa­tion de la Mésopotamie et les manus­crits de l’âge d’or de la civi­li­sa­tion arabe de l’époque des Abbasides.

La culture et l’his­toire de son pays et de l’ensem­ble du monde arabe sont res­tées la source d’ins­pi­ra­tion prin­ci­pale de Dia Al-Azzawi. Très sen­si­ble à la poésie, il a réa­lisé une oeuvre riche et abon­dante (des des­sins et pein­tu­res sur papier, des pein­tu­res sur toile ou sur bois, des port­fo­lios d’estam­pes, des livres avec des estam­pes ori­gi­na­les ou des livres manus­crits et peints, et même des sculp­tu­res peti­tes ou monu­men­ta­les sur les­quel­les il a trans­crit des textes poé­ti­ques), en s’ins­pi­rant des gran­des oeu­vres poé­ti­ques du passé : Epopée de Gilgamesh, La Tragédie de Karbala, la grande tra­di­tion de la poésie arabe clas­si­que des Mu’alla­qat, des poèmes d’Al-Mutanabbi, des Mille et une Nuits, ... et plus de 30 grands poètes arabes moder­nes et contem­po­rains, ori­gi­nai­res de la plu­part des pays arabes, du Golfe à l’Océan (de son Irak natal jusqu’au Maroc).

Réflexions de Dia Al-Azzawi sur les rela­tions entre l’art et la poésie :

- Au départ, je me suis spé­cia­lisé en archéo­lo­gie. Les textes sumé­riens expri­ment des sen­ti­ments humains iden­ti­ques à ceux de nos jours. Tout texte est donc de son temps et de tous les temps. J’ai trouvé dans la poésie arabe, si dense lin­guis­ti­que­ment et si riche pic­tu­ra­le­ment, un sou­tien à mes sen­ti­ments. Dans les cahiers d’artiste, le pein­tre ajoute à la dimen­sion lit­té­raire et concep­tuelle du texte une dimen­sion visuelle. N’oublions pas que les manus­crits peints sont une part impor­tante de l’héri­tage artis­ti­que laissé par la civi­li­sa­tion arabe. Les textes lit­té­rai­res m’ont aidé à élaborer et inven­ter mes sym­bo­les pic­tu­raux. Dans mes pein­tu­res, l’oiseau est sym­bole de liberté, de voyage et d’exil. Le cheval sym­bo­lise l’héroïsme et la mis­sion, Ahmad l’Arabe de Mahmoud Darwish est le « héros » qu’on retrouve dans Sabra et Chatila, … il me pour­suit par­tout et tou­jours. Ces sym­bo­les m’ont aidé à syn­thé­ti­ser mes visions plas­ti­ques, chose fon­da­men­tale dans ma créa­ti­vité.

- J’aime écouter la poésie, pas la lire. Le poème est comme un chant. Les poèmes lus par Mahmoud Darwish, Yusuf Al-Sayegh ou Nizar Qabbani t’enri­chis­sent spi­ri­tuel­le­ment, te sti­mu­lent visuel­le­ment, et tu ne prêtes plus atten­tion à la langue.

- Parfois, c’est à tra­vers la pein­ture que je décou­vre le sens d’un texte lit­té­raire. Malheureusement, de nom­breux poètes man­quent sou­vent de culture visuelle.

- L’écriture est sou­vent un simple docu­ment. Intégrée à l’œuvre d’art, elle a une grande puis­sance esthé­ti­que. Mais sou­vent la lettre obéit à la logi­que du cal­li­gra­phe et non à celle de l’artiste. Elle est uni- et non mul­ti­di­men­sion­nelle.

Portfolios d’estam­pes ori­gi­na­les ins­pi­rées par les Poètes arabes :

1. Seven Golden Odes, 1979. (8 séri­gra­phies ori­gi­na­les).
2. The Body’s Anthem, 1980. (16 séri­gra­phies ori­gi­na­les).
3. We Are Not Seen But Corpses, 1983. (8 eaux-fortes ori­gi­na­les).
4. One Thousand and one Night, 1986. (27 litho­gra­phies et eaux-fortes ori­gi­na­les).
5. Al-Jawahiri Verses, 1989. (10 litho­gra­phies ori­gi­na­les).
6. Adonis, 1990. (5 litho­gra­phies ori­gi­na­les).
7. The Crane, 1990. (10 litho­gra­phies ori­gi­na­les).
8. Nuzhat Zaman, 1990. (9 litho­gra­phies ori­gi­na­les).
9. The book of Love, 1994. (9 litho­gra­phies ori­gi­na­les).
10. The will of Life, 1994. (6 séri­gra­phies ori­gi­na­les).
11. Cities of Salt, 1994. (6 séri­gra­phies ori­gi­na­les).
12. Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas, 2005. (22 numé­ri­ques ori­gi­na­les).
13. Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas, 2005. (8 gran­des numé­ri­ques ori­gi­na­les).
14. Al-Mutanabbi Prints, 2006. (4 gran­des estam­pes ori­gi­na­les).
15. Al-Mutanabbi Portfolio, 2007. (8 estam­pes ori­gi­na­les).

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