Antonio Seguí, OEUVRES RECENTES. Peintures, Sculptures, Estampes.

Du 23 février au 3 avril 2016 - Galerie Claude Lemand

  • Segui, Sculpture, Angelito.

    Angelito, 2011. Sculpture originale en acier corten, 60 x 47 x 10 cm. Signée et numérotée. Edition de 4. Donation Claude & France Lemand. Musée de l'Institut du monde arabe, Paris. © Antonio Seguí. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • Seguí, Pensando mucho.

    Pensando mucho, 1984. Sérigraphie, 50 x 70 cm. Signée et numérotée. Edition de 100. © Antonio Seguí.

ANTONIO SEGUI, OEUVRES RECENTES. Peintures, Sculptures, Estampes.

Daniel Abadie.

Si l’arbre, comme l’ensei­gne la sagesse popu­laire, peut nous cacher la forêt, que nous cache donc l’homme qui tra­verse pres­que de bout en bout l’oeuvre d’Antonio Seguí ? Identique et tou­jours dif­fé­rent, il est à la fois le témoin et l’arpen­teur de la pein­ture. Son arri­vée pour­tant sem­blait for­tuite lors­que, après une période de pein­ture matié­riste (1958-1962), jux­ta­po­sant toiles abs­trai­tes et évocations figu­ra­ti­ves et où abon­daient les réfé­ren­ces à Burri ou Dubuffet, Seguí don­nait en 1962 déli­bé­ré­ment aux figu­res la place pri­mor­diale dans son tra­vail, rom­pant ainsi avec la pré­do­mi­nance de l’art abs­trait et se pla­çant dès lors aux pre­miers rangs de la nou­velle figu­ra­tion et du pop’art.

(...) C’est qu’il s’agit pour le pein­tre de dire - et de redire tou­jours dif­fé­rem­ment - cette alié­na­tion qui dépar­tit l’indi­vidu de tout ce qui lui est propre, pour le réduire à son seul com­por­te­ment social, à une image modèle. Pour ce faire, Seguí use indif­fé­rem­ment du tra­gi­que ou du cocasse, de l’élégie et de la satire, tout comme il le fait des som­bres bitu­mes ou des trans­pa­ren­ces d’arc-en-ciel de l’aqua­relle, de la pré­ci­sion pho­to­gra­phi­que des fusains sur toile ou du rac­courci sté­no­gra­phi­que d’un dessin volon­tiers cari­ca­tu­ral. Comme le pein­tre nous invite à suivre, au moyen d’une ligne tracée sur la toile, le regard des pro­me­neurs noc­tur­nes de ses parcs jusqu’à l’objet de leur concu­pis­cence, il faut suivre Seguí dans le long péri­ple de ses séries pour appren­dre à voir, à l’inté­rieur du bocal de ses toiles, s’agiter sans espoir d’en sortir les figu­rants de notre monde. »

(Daniel Abadie, Antonio Seguí, 2003).

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