Chaouki CHOUKINI - NOUVELLES SCULPTURES.
___
Né au Liban en 1946, le sculpteur franco-libanais Chaouki Choukini vit et travaille en France. Une bourse de 1967 lui permet d’étudier et d’obtenir son diplôme de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris en 1972. Il obtient le Prix de la Jeune Sculpture en 1978. Il entreprend en 1984 avec sa femme un long voyage au Japon, qui sera un tournant dans sa vie et son oeuvre. De 1985 à 1987, il est professeur de sculpture à l’Université libanaise de Tripoli, et de 1989 à 1991, il est professeur de sculpture à l’Université jordanienne de Yarmouk. Depuis, il vit et travaille en France. Prix de la Fondation Taylor en 2010. Prix de la Fondation Pierre Gianadda de la Sculpture de l’Académie des Beaux Arts de France en 2015, pour récompenser l’ensemble de son oeuvre.
Nombreuses expositions personnelles et collectives, dont celle de l’Institut du Monde Arabe en 1991. Il participe avec 7 sculptures à l’exposition de l’IMA Le corps découvert, de mars à août 2012. Les sculptures de Choukini sont dans les collections de plusieurs institutions, telles la National Gallery of Jordan, Amman ; le Mathaf : Arab Museum of Modern Art, Doha, Qatar ; l’Institut du monde arabe, Paris, dans les collections du FNAC et du FDAC en France. Depuis octobre 2018, le Musée de l’Institut du monde arabe détient la plus grande collection au monde de sculptures de Chaouki Choukini, grâce à la Donation Claude & France Lemand.
___
Salah Stétié.
« Ce libanais venu en France directement de son village du Liban-Sud, sculptait alors dans le bois d’étranges constructions, imaginaires et sobrement baroques, dont l’évidence formelle, pourtant à la limite de l’onirisme, s’imposait : c’étaient tout à la fois des monuments chimériques, des damiers pour jeux de hasard anthologiques, des figurines imbriquées et impliquées dans une sorte de “grand jeu” métaphysique. Depuis, Choukini s’est dépouillé au bénéfice des courbes et des plans : usant du matériau comme d’un clavier, il en tire de puissantes et délicates organisations formelles sur lesquelles se pose, comme au second degré, la suggestion figurante. Le mot “clavier” dans ce cas me paraît le plus propre à traduire l’effet recherché et obtenu qui est celui d’une musique, parfois simple et pure à la façon d’une mélodie, parfois plus complexe et comme orchestrale. La musique muette des sculptures de Choukini est un défi à l’absurde canon qui tonne ici ou là pour tuer, mais il n’y parviendra pas, l’âme et le corps du Liban, montagne dure et tendre comme les sculptures et le sculpteur dont je parle.
En 40 ans de pratique de la sculpture, Chaouki Choukini est resté fidèle à lui-même. Cet homme venu du Liban, pays de pierres et de soleil, est toujours attentif à la sincérité des choses et des formes, ... privilégiant par moments la musique de la matière et par moments la représentation objective. Cet équilibre savant fait frémir d’émotion chacune des créations de Choukini. La sculpture de Choukini dit l’étrangeté poétique, et si souvent tragique, de notre condition. ».