Raoul-Jean Moulin. « Renouvelée d’année en année par la connaissance approfondie des musées, désormais affranchie de l’expérience parallèle de la gravure, la peinture de Benanteur, renonçant peu à peu à la discipline du dépouillement, se donne résolument toute à elle-même et se découvre un nouveau paysage, non point étranger au précédent bien que différent de nature, comme un autre versant de sa quête, où peut librement s’accomplir une certaine forme de béatitude, une manière de jardin paradisiaque restituant en les associant les mille et un matins du monde. Ici d’un triptyque à l’autre, Arabia (1984), Les élus (1986), L’élu (1987), la figure n’est plus qu’un indice, le repère qui désigne la mesure de l’homme aux prises avec le monde et les éléments. Terre de l’enchantement, à l’exemple du diptyque de La fugue (1988), qui n’est plus altérée mais baignée de lumière au levant et au couchant, parcourue par la fraîcheur des rivières courant les campagnes, dissimulant les sources dans l’herbe drue des prairies et dans la mousse des rochers des forêts profondes. » (Raoul-Jean Moulin, L’imaginaire selon Benanteur, in BENANTEUR, Peintures, Monographie Volume 1 publiée par Claude Lemand Editeur d’Art, Paris, 2002)