BANKSY, LA CICATRICE DE BETHLEEM.

Du 22 au 31 décembre 2019 - Hôtel Walled Off, Bethléem, Palestine.

  • BANKSY, La Cicatrice de Bethléem.

    La Cicatrice de Bethléem, 2019. Crèche de Banksy exposée au Walled Off Hotel de Bethlehem le 20 décembre 2019. Photo Ahmad Gharabli. AFP.

  • BANKSY, Hôtel Walled Off de Bethléem.

    Hôtel Walled Off de Bethléem. Banksy a ouvert cet hôtel en 2017 dans la ville palestinienne et les chambres donnent sur le mur érigé par Israël. Photo Ahmad Gharabli. AFP.

BANKSY, LA CICATRICE DE BETHLEEM.

(fran­ceinfo Culture avec agen­ces. Rédaction CultureFranceTélévisions. 21 Déc 2019).

Le street artiste bri­tan­ni­que Banksy expose depuis le 20 décem­bre une crèche de Noël, emmu­rée dans l’entrée de l’hôtel Walled-Off de Bethléem, qu’il avait ouvert en 2017 dans la ville pales­ti­nienne, et dont les cham­bres don­nent sur le mur érigé par Israël en empié­tant sur le ter­ri­toire pales­ti­nien. "La Cicatrice de Bethléem" dénonce l’occu­pa­tion israé­lienne de la Cisjordanie, dans la ville sym­bo­li­que de la nais­sance de Jésus.

La cica­trice de la honte
Des mini pans de mur, sur les­quels des tags appel­lent à la paix et à l’amour, ser­vent d’arrière-plan à une crèche posée sur une petite table, avec à son pied des cadeaux. L’impact de l’obus sur le mur fait penser à une étoile au-dessus de Marie, Joseph et Jésus, entou­rés d’une vache et d’un âne.

Pour le direc­teur de l’hôtel Wissam Salsaa, "La cica­trice de Bethléem" sym­bo­lise une "cica­trice de la honte". "Le mur sym­bo­lise la honte pour tous ceux qui sou­tien­nent ce qu’il se passe sur notre terre, tous ceux qui sou­tien­nent l’occu­pa­tion illé­gale" par Israël de la Cisjordanie, depuis 1967.

L’Etat hébreu a com­mencé en 2002 la cons­truc­tion d’une bar­rière, com­po­sée par endroits de blocs de béton de plu­sieurs mètres de haut, pour se pro­té­ger des incur­sions de Cisjordanie en pleine vague d’atten­tats pales­ti­niens au cours de la deuxième Intifada (2000-2005). La Cour inter­na­tio­nale de jus­tice a déclaré illé­gale sa cons­truc­tion en 2004.

Israël affirme que la bar­rière conti­nue de le pro­té­ger d’atta­ques d’assaillants venant de Cisjordanie. Pour les Palestiniens, la bar­rière est l’un des sym­bo­les les plus honnis de l’occu­pa­tion israé­lienne.

Pousser les gens à réflé­chir
Les conflits, le mur et les Territoires pales­ti­niens sont depuis long­temps une source d’ins­pi­ra­tion pour Banksy, rendu célè­bre par ses pein­tu­res au pochoir dans l’espace public. Avec celle-ci, il contri­bue "à sa manière" aux fes­ti­vi­tés de Noël, qui auront lieu la semaine pro­chaine à Bethléem, ville où est né Jésus selon la tra­di­tion chré­tienne.
"C’est une façon for­mi­da­ble et dif­fé­rente de parler de Bethléem, pour pous­ser les gens à réflé­chir davan­tage à la manière dont nous vivons ici", a déclaré M. Salsaa, qui n’était pas en mesure d’indi­quer si l’oeuvre était vouée à rester dans son établissement. Banksy "essaye de dif­fu­ser la voix des Palestiniens dans le monde à tra­vers l’art et crée un nou­veau modèle de résis­tance grâce à cet art", s’est féli­cité M. Salsaa.

Récidiviste
L’artiste a com­mencé à se faire connaî­tre en 2003 en Angleterre par ses graf­fi­tis sub­ver­sifs : gardes royaux en train d’uriner sur un mur, poli­ciers échangeant un baiser pas­sionné. Il s’était déjà rendu à Bethléem en 2007, lais­sant der­rière lui un cer­tain nombre de graf­fi­tis sur le mur de sécu­rité, dont une fillette fouillant au corps un soldat israé­lien les bras en l’air, son fusil posé à côté de lui.

En 2005, il avait peint neuf pochoirs (une échelle posée sur le mur, une petite fille empor­tée par des bal­lons), vou­lant mettre en évidence l’impact du mur sur la vie des Palestiniens. Le mur de sécu­rité est devenu à la fois un lieu de pro­tes­ta­tion et un ter­rain d’expres­sion poli­tico-artis­ti­que. Les fres­ques qui le recou­vrent par endroits en font une attrac­tion pour les tou­ris­tes.

Copyright © Galerie Claude Lemand 2012.

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