ABDALLAH BENANTEUR, Le Chant de la Terre. Rétrospective-Hommage.

Du 9 juin au 9 septembre 2018 - ISSOUDUN - Musée de l'Hospice Saint-Roch. - Entrée gratuite.

  • Benanteur, Les Elus.

    Les Elus, 1986. Huile sur toile. Polyptyque, 150 x 350 cm. Monographie pages 72-73. Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Succession Abdallah Benanteur. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • BENANTEUR, Le Courroux.

    Le Courroux, 1989. Huile sur toile, 195 x 130 cm. Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Abdallah Benanteur. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • BENANTEUR, Les Visiteuses.

    Les Visiteuses, 1975. Huile sur toile, 130 x 162 cm. Donation Claude & France Lemand. Museum, Institut du monde arabe, Paris. © Succession Abdallah Benanteur. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • BENANTEUR, Le Départ de Halouma.

    Le Départ de Haloum, 1986. Huile sur toile, 100 x 100 cm. Monographie page 68. Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Abdallah Benanteur. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

ABDALLAH BENANTEUR, Le Chant de la Terre.
Rétrospective-Hommage.
Exposition du 9 juin au 9 sep­tem­bre 2018.
Entrée gra­tuite.

Le Musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun consa­cre une rétros­pec­tive-hom­mage au grand pein­tre Abdallah Benanteur (1931-2017) et déploie dans ses espa­ces un choix d’œuvres remar­qua­bles et repré­sen­ta­ti­ves de toutes les pério­des de son œuvre, depuis l’année de son arri­vée à Paris en 1953, jusqu’à l’arrêt de son acti­vité en jan­vier 2012 : cin­quante-et-une pein­tu­res (cer­tai­nes de très grand format) et cin­quante-six œuvres gra­phi­ques : gra­vu­res, des­sins, aqua­rel­les, goua­ches et livres d’artiste.

Né en 1931 à Mostaganem, Abdallah Benanteur a baigné dans un milieu fami­lial et cultu­rel algé­rien sen­si­ble à l’écriture et au livre manus­crit enlu­miné, à la poésie mys­ti­que musul­mane, à la musi­que et au chant anda­lous. Après ses études à l’Ecole des beaux-arts d’Oran et son ser­vice mili­taire, il s’établit à Paris en 1953, dont il fait sa capi­tale de vie et de créa­tion. Il s’est éteint le 31 décem­bre 2017 à Ivry-sur-Seine.

Imprégné par la culture arabe de son Algérie natale, par la grande pein­ture euro­péenne des musées de France et d’Europe, par les arts gra­phi­ques et les manus­crits d’Europe, d’Orient et d’Extrême-Orient, nourri par l’ima­gi­naire des poètes du monde entier, - dont il était devenu un fin connais­seur, grâce à sa femme Monique Boucher, - il a su créer des oeu­vres per­son­nel­les, des pay­sa­ges poé­ti­ques bai­gnés par la lumière réelle de sa Méditerranée natale et de sa Bretagne d’adop­tion et une lumière trans­cen­dan­tale qui trans­fi­gure les pay­sa­ges de la mémoire en para­dis peu­plés de ses chers Elus.

La Nature et l’Histoire l’ont ainsi fait : soli­taire, indé­pen­dant, inquiet, tra­vailleur. Si sa pro­duc­tion gra­phi­que est si abon­dante et vol­ca­ni­que, c’était son tem­pé­ra­ment, il ne pou­vait pas faire autre­ment. Le tra­vail était aussi son moyen natu­rel de calmer son angoisse, de répon­dre au tra­gi­que de l’exis­tence et, pour lui en par­ti­cu­lier, de répon­dre au tra­gi­que de l’Histoire. Il était habité par un pro­fond sen­ti­ment de culpa­bi­lité, d’une dette à acquit­ter : son frère serait mort à sa place pen­dant la guerre d’indé­pen­dance, sa mère serait décé­dée loin de lui, aban­don­née à son sort, comme l’Algérie tombée dans la déca­dence et le désor­dre.

L’œuvre de Benanteur est le reflet d’une vision idéa­liste et huma­niste, issue de trois concep­tions du monde qui l’ont suc­ces­si­ve­ment influencé et dont il a inté­gré pro­fon­dé­ment les caté­go­ries, car elles cor­res­pon­daient à son idéal humain, esthé­ti­que et social : le mou­ve­ment soufi qu’il a connu enfant à Mostaganem (priè­res et poèmes mys­ti­ques psal­mo­diés en arabe, pro­ces­sions à l’occa­sion de cer­tai­nes fêtes reli­gieu­ses, livres enlu­mi­nés et appren­tis­sage de la cal­li­gra­phie arabe), le mou­ve­ment com­mu­niste uto­piste et paci­fiste qui l’a marqué dans les années 1950 et 1960 en France, tous deux pro­ches du boud­dhisme de cet Extrême-Orient dont il connais­sait si bien et admi­rait tant les poètes et les pein­tres (sagesse, poésie et pein­ture : pay­sage idéal et place modeste et har­mo­nieuse de l’homme dans la nature). Il aurait aimé vivre et tra­vailler dans un pays et à une époque où cet idéal humain, esthé­ti­que et social, exis­tait encore : la fin du Moyen-Age euro­péen ou l’apogée de la civi­li­sa­tion arabo-anda­louse.

En l’absence phy­si­que de sa lumière médi­ter­ra­néenne natale, Benanteur n’a pas senti le besoin, comme d’autres pein­tres, de recher­cher une lumière phy­si­que sem­bla­ble (celle du Midi, de l’Espagne ou de la Grèce) ; il a plutôt recher­ché une lumière dif­fé­rente, com­plé­men­taire, celle de la pein­ture : il pren­dra ses vacan­ces dans les pay­sa­ges tem­pé­rés de la Bretagne ; et lorsqu’il pei­gnait, gra­vait ou créait des livres, il s’iso­lait tou­jours dans une lumière tami­sée, dans son ate­lier ou dans le sous-sol de son pavillon de ban­lieue. La vraie lumière d’Abdallah Benanteur est dans son œuvre, dif­fé­rente selon ses pério­des ; elle est d’ici et d’ailleurs, « ni orien­tale ni occi­den­tale », elle baigne ceux dont le regard est en har­mo­nie avec elle.

Publications dis­po­ni­bles :

Abdallah BENANTEUR, Le Chant de la Terre. Rétrospective-Hommage. Texte d’Emmanuel Daydé. Catalogue de 112 pages, 21 x 29,7 cm. Musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun.

BENANTEUR, Peintures. Monographie pré­pa­rée et publiée par Claude Lemand, 224 pages, sous cou­ver­ture et cof­fret en cou­leur, 25 x 33 cm. Textes en Français et en Anglais. Paris, 2002. ISBN 2-910263-00-2.

BENANTEUR, Œuvres gra­phi­ques. Monographie pré­pa­rée et publiée par Claude Lemand, 288 pages, sous cou­ver­ture et cof­fret en cou­leur, 25 x 33 cm. Textes en Français et en Anglais. Paris, 2005. ISBN 2-910263-02-9.

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